Ossouka Raponda «Face à Vous» : le flop et la déception du public | Gabonreview.com

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Diffusée le 17 mai sur Gabon télévision, Gabon 24, Radio Gabon et sur les réseaux sociaux du gouvernement, l’émission «Face à Vous» n’a pas permis au chef de l’administration gabonaise de convaincre sur les sujets à l’ordre du jour. Bien au contraire. Petit recueil de la pléthore d’avis de déception du public. N’ont ici été sélectionnés que les moins irrévérencieux possible, tant l’incongruité abonde.

Rose Christiane Ossouka Raponda, le 17 mai 2021 sur l’émission «Face à vous». © Capture d’écran/Gabonreview

 

«À partir de 2021, chaque trimestre, les ministres se plieront à une session de questions-réponses avec les citoyens. Cette session, que je conçois comme un grand moment de démocratie, sera retransmise à la télévision et la radio», lançait le président de la République, le 31 décembre dernier à la faveur d’un discours de fin d’année à la nation. Le chef de l’État demandait alors une émission innovante, destinée «à accroître la transparence de l’action publique, mais aussi à permettre [au peuple] d’évaluer l’efficacité, la pertinence de l’action publique et recueillir [ses] suggestions.» Au lendemain du passage de Rose Christiane Ossouka Raponda à l’émission «Face à vous» dont elle était la première de cordée, on est loin du compte, la majorité des gens interrogés par Gabonreview s’en déclarant déçus.

Interviewers de connivence et mise en scène

Principal interviewer, Aimé Mannix Mondjo n’est autre que le chef du service presse de la Primature.© Capture d’écran/Gabonreview

S’il est normal que les inserts vidéo faisant intervenir des Gabonais en situation aient été tournés depuis quelques semaines, l’émission en elle-même a paru montée et n’a pas vraiment laissé l’impression d’un direct. De nombreuses questions posées instantanément sur les pages Facebook de la Primature et de Gabon 24, n’ont pas été lues à l’antenne. Supposées par moments être celles des internautes, les interviewers posaient, en l’occurrence, des questions introuvables, ni sur Twitter, ni sur Facebook. Une mise en scène en somme.

On ne saurait s’en étonner lorsque le principal interviewer, Aimé Mannix Mondjo, n’était autre que le chef du service presse de la Primature. Du journalisme de connivence pour une interview en complicité. N’ayant ni de la niaque ni de la perspicacité, l’autre intervieweuse, Marielle Tchéya Biyougou de la chaine hôte Gabon 24, aura fait de la figuration, paraissant souvent émerveillée sinon tétanisée d’être en présence du chef de l’administration gabonaise.

L’analyse sommaire des commentaires sur les pages Facebook de la Primature et de Gabon 24, laisse entrevoir que si les félicitations et avis de satisfaction des «vuvuzeleurs», zélateurs et aficionados du régime n’ont pas manqué, les marques d’insatisfaction ont été bien plus nombreux que les questions restées d’ailleurs sans réponses, tout comme les suggestions non répercutées sur le plateau. A la fin de l’émission, la page Facebook de Gabon 24 indiquait 538 commentaires et 65 partages.

La déception de Facebookeurs

© Gabonreview/Shutterstock

Réagissant souvent sous leur identité réelle avec leurs photos régulièrement enregistrées sur Facebook, de nombreux commentateurs se sont abstenus de se monter critiques par peur de représailles ou d’un effet pervers quelconque. Il n’en reste pas moins que les critiques ont fusé.  Face à des journalistes pourtant complaisants et politiquement corrects, Ossouka Raponda n’est pas parue à son avantage, laissant le sentiment de ne pas maitriser ses dossiers et parlant comme une Gabonaise lambda un tantinet instruite.

«Je dis oooh tu ne connais pas le Français soutenu ? Tu parles on dirait tu t’adresses à tes Atalakou ?», a posté à ce propos un certain Jediael M. tandis qu’un autre, Darcy Chaleur O., déçu de la prestation des interviewers, a suggéré que Ies journalistes gabonais soient envoyés en stage à France 24 ou à RFI.

«Je n’ai jamais vu mon pays autant humilié que ce soir. Pitoyable», a commenté un opposant membre du collectif Appel à Agir. Un Facebookeur nommé Jeff E. M. s’est étonné de ce qu’«un premier ministre (…) s’exprime sans avancer aucun chiffre ! Une parole creuse et pas du tout audible». Il y a à boire et à manger dans les commentaires toujours visibles sur Facebook. Les remarques et critiques vont d’«Un 1er ministre qui se disperse» à «elle n’a aucune éloquence, et ce qu’elle dit n’est même pas convaincant…»  Dans la matinée du 18 mai après l’émission, un post sur Facebook de la page Lepetit Gabonais s’est partagé sur WhatsApp avec un effet viral époustouflant. Il est titré «Interview de R.C Ossouka Raponda : Ali Bongo doit prendre ses responsabilités et la démettre de ses fonctions».

En tout cas, au regard des commentaires recueillis sur Facebook et dans le réel le lendemain de l’émission, Rose Christiane Ossouka Raponda a déçu une très grande partie du public, laissant transparaître une connaissance approximative du fonctionnement de l’État, faisant mentir ses ministres ou démontrant qu’elle n’en connait pas les dossiers, ressassant des poncifs, rajoutant l’imprécision à l’incompréhension. Comme sur RFI et TV5 notamment, lors de la campagne de communication ayant suivi sa nomination au poste de Premier ministre, elle a livré une prestation à travers laquelle la novlangue côtoyait l’approximation, le mélange des genres flirtait avec l’impréparation, amenant au balancement du public entre déception et raillerie.

L’émission continuera à coup sûr. Mais pour qu’elle puisse engranger de l’audience et être féconde dans le sens voulu par le chef de l’Etat, les prochains clients programmés devraient être les meilleurs du gouvernement en termes de communication, les journalistes plus outillés et moins complaisants. Il faut absolument rattraper le coup.



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