Gabon | Gouvernance : Y a-t-il toujours un pilote dans l’avion ? | Gabonreview.com

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La situation serait gravissime ! Forts de leur expérience, certains acteurs de la vie politique gabonaise ayant, à un moment ou à un autre, travaillé avec Ali Bongo, et dont certains lui restent proches, expriment une certaine déception quant au fonctionnement actuel du pays. Quand des proches appellent le chef de l’état à reprendre le pays en main…

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Quatre personnalités au moins souhaitent que les choses changent quant à la gouvernance actuelle du Gabon. Pour elles, il y a «un malaise profond persistant», marqué par une gouvernance approximative au sommet de l’Etat. Ces derniers jours, ces personnalités ont chacune, avec ses mots, demandé au président de la République de «reprendre véritablement en main la gestion du pays».

Premier de cordée, Germain Ngoyo Moussavou, membre du courant des Rénovateurs (une branche du PDG entre 1988 et 2000), ancien ministre, ancien ambassadeur, ancien sénateur. Proche parmi les proches, il dénonce la «tyrannie du catenaccio» dont le chef de l’exécutif serait l’objet de la part des «nouvelles éminences du régime», pour ne pas dire la ‘’Young Team’’.

«Tyrannie du catenaccio» : le chef est-il pris en otage ?

Les mots choisis par l’ancien ambassadeur du Gabon à Paris, dans l’éditorial d’un journal en ligne créé lundi dernier par ses soins, sont saisissants : morosité, phase de non-retour, minceur des résultats, risque de déflagration, urgence.  «Un problème arrive toujours par de petites choses. D’où la nécessité de le régler avant le début, avant qu’il n’atteigne le point de non-retour. Au moment où notre pays traverse une phase morose persistante (…), il faut arrêter avec la politique de l’autruche. Le Gabon est confronté à un profond malaise, et il y a urgence à régler avec responsabilité tous les problèmes de fond qui bloquent son fonctionnement harmonieux. Le risque de voir monter en flèche les tensions sociales et autres mouvements sectoriels est une hypothèse crédible».

«Le gouvernement, accablé de reproches, n’apparaît pas au rendez-vous du dialogue social pour trouver des compromis apaisants. Son action est quotidiennement questionnée par une opinion publique lassée par la minceur des résultats». Et Germain Ngoyo Moussavou d’évoquer Winston Churchill qui, estimant que «les critiques sont bonnes pour l’âme», ne s’est jamais privé d’en recevoir. Il devient donc, selon lui, impérieux de desserrer cette espèce de «catenaccio (cadenas) érigé autour du chef de l’Etat». L’ancien ambassadeur du Gabon à Paris dénonce au passage la jeune classe dirigeante qui veut imposer le silence à tous ceux qui souhaiteraient «une reprise en main directe des affaires du pays par le président de la République».

«Ça ne peut pas être Ali aux manettes, ce sont des mains noires»

La reprise en main des leviers du pouvoir est également la préoccupation de l’ancien vice-président de la République. Pierre-Claver Maganga Moussavou insinue que, depuis l’AVC du chef de l’Etat à Ryad en octobre 2018, ce sont des «mains noires» qui dirigent le pays. Aussi, appelle-t-il Ali Bongo à «reprendre véritablement en main la gestion du pays».

Sur un ton quelque peu humoristique, mais non moins sérieux, un autre acteur politique, Jonathan Ndoutoume Ngome, s’interroge : «le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba qui a organisé deux Can en 2012 et 2017, est-il informé que pour une question de primes, son équipe, notre équipe, son pays, notre pays, est la risée des autres équipes nationales au Cameroun ?». Et l’ancien ministre délégué aux Affaires sociales de rappeler qu’«en situation d’urgence, Omar Bongo ouvrait souvent le Trésor les jours fériés». «L’honneur du Gabon doit-il être souillé à ce point pour une question d’argent ? Sommes-nous déjà pauvres à ce point ? Même les pays à la notoriété modeste n’ont pas ce genre de problème au Cameroun», ajoute-t-il.

Pour sa part, Raymond Ndong Sima, récemment attaqué par voie de presse par «des médias proches du palais», revient lui aussi insidieusement sur la mainmise de la ’’Young Team’’ sur le pouvoir. L’ancien Premier ministre se désole de la gouvernance globale en général, et de la gouvernance médiatique en particulier. «Ces guignols de la présidence passent le clair de leur temps à claquer inconsciemment des allumettes dans les poudrières de la République. Un jour, ils la feront sauter sans même faire exprès». Gouvernance, gouvernance chérie.

Vers un nouveau gouvernement ?

Quatre personnalités – Ngoyo Moussavou sortant de sa réserve, Maganga Moussavou, Ndoutoume Ngome, Ndong Sima – et bien d’autres dénoncent ainsi la gouvernance actuelle du Gabon. Est-ce bien un révélateur la gravité de la situation politique et sociale du moment ?

Mais malgré l’ébullition sur le front social, malgré cette situation gravissime, l’exécutif n’appelle pas à une rencontre avec les forces vives de la Nation. Il n’amorce aucune stratégie visible d’apaisement. Ce qui est hors de tout entendement. Peut-être attend-on la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale, car, indique un visiteur du Palais du bord de mer, à moins de vingt mois de l’élection présidentielle, «un nouveau gouvernement va bien surgir bientôt».



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