Faux passeports, capitaine de police et suspects : le tribunal comme si vous y étiez | Gabonreview.com

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Un capitaine de police et ancien chef de service passeport à la DGDI qui nie en bloc, un réseau de Libanais et de Maliens qui passent aux aveux. Le tribunal correctionnel a examiné l’affaire des faux passeports gabonais, en audience ordinaire le 12 du mois en cours. Le délibéré sera connu le 27 janvier prochain.

© Gabonreview

 

Histoire d’une importante gravité que cette affaire ayant été portée au grand jour, en novembre 2020, par la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI). Le micmac impliquait notamment les Maliens Mamadou Konaté et Konaté Alhassane, les Libanais Chehab Abagha Abbas et Georges Ondo Ekia Adèle, ainsi que le Gabonais Junior Thierry Otsobogo, capitaine de police et chef de service passeport à l’époque à la DGDI.

Accusés d’avoir favorisé l’établissement de plus de 100 passeports gabonais à partir de faux documents administratifs, ils avaient été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville, le 4 décembre 2020. La semaine dernière, ils étaient ainsi présentés à la barre pour répondre des griefs pesant sur eux, à savoir «faux» et «complicité de faux».

Réseau très actif entre 2016 et 2020

L’audience correctionnelle a duré plusieurs heures. Il était question de permettre aux accusés de confirmer ou non leurs déclarations lors de l’enquête préliminaire, mais aussi à la partie accusatrice représentée par le ministère public et la DGDI de présenter d’éventuelles preuves à l’encontre des mis en cause. Les échanges ont permis à l’assistance de comprendre que le réseau aurait été illicitement très actif entre 2016 et 2020. D’autant plus que les dossiers présentés à la Documentation comportaient de faux documents administratifs, à savoir les certificats de nationalité, les actes de naissance et les décrets de naturalisation.

Ce sont les fautes d’orthographe sur lesdits documents qui auraient attiré l’attention du DGDI. Ce dernier aurait, de ce fait, instruit le capitaine Junior Thiemy Otsobogo d’enquêter sur l’authenticité de ces documents. L’investigation aurait donc permis de découvrir le subterfuge. Surtout que la Direction générale de la documentation et l’immigration serait parvenue à mettre la main sur des échanges téléphoniques entre le capitaine Otsobogho et ses présumés acolytes.

Confessions à la barre

À la barre, le Malien Konaté Alhassane, naturalisé Gabonais, n’a pas manqué d’expliquer qu’il se chargeait de prendre les documents des personnes souhaitant obtenir la nationalité gabonaise. Une fois celle-ci accordée, les bénéficiaires pouvaient alors se faire établir les passeports gabonais. Sa prestation s’échangeait entre Un million et demi (1,5) et un million sept-cents mille (1,7) francs de francs CFA par dossier, selon ses aveux. Aussi, souligne-t-il qu’il n’était que la courroie de transmission entre les propriétaires des dossiers et celui qui établissait les certificats de nationalité et les décrets de naturalisation. S’il a assuré que «ces pratiques existent jusqu’à présent à la documentation», il a cependant nié connaître le capitaine Otsobogo. Lequel est considéré par les plaignants comme le cerveau d’un réseau aux multiples ramifications.

Lebanese connection

Lui aussi ayant acquis la nationalité gabonaise, Chehab Abagha Abbas a déclaré avoir été intéressé par l’obtention de la citoyenneté gabonaise lors d’une conversation avec des frères. La proposition lui avait d’ailleurs été faite par l’un d’eux. Celui-ci l’a mis ensuite en contact avec Konaté Alhassane.

Moins de trois mois plus tard, ce dernier serait aller remettre à son client les documents de la naturalisation, y compris le décret de naturalisation signé du président de la République. À Konaté, il a remis des sommes d’argent oscillant entre 3 millions et demi, et 4 millions de nos francs. Convaincu du succès de sa démarche, Chehab mène alors la campagne auprès d’autres sujets libanais voulant devenir Gabonais.

Le capitaine Otsobogo nie en bloc

D’autres accusés passeront à tour de rôle à la barre, soutenant ne pas connaître l’ancien chef de service passeport. Et lorsque ce dernier passe à son tour, il nie en bloc son implication dans ce dossier de passeports établis à partir de faux documents administratifs.

Ce qui fait sursauter les avocats de la partie accusatrice, à savoir Mes Moumbembe et Boguikouma. Ceux-ci vont alors présenter d’autres éléments, comme pour s’indigner de ce qu’ils considèrent comme étant «un mensonge de la part du capitaine qui tente de se soustraire d’une affaire qui l’accable.» En conséquence, Me Moumbembe demande au tribunal, à l’encontre de l’ancien chef de service passeport, 5 ans de prison pour «usage de faux», une amende de 7 millions de francs au titre des dommages et intérêts, et une autre de 500 millions de francs pour le préjudice causé à la DGDI.

Respectant le principe de neutralité, le tribunal a aussi donné la parole aux avocats de chacun des accusés. À la suite de leurs plaidoiries, tous solliciteront la relaxe de leurs clients. À défaut, concernant le capitaine Otsobogo, de confier le dossier à une autre juridiction. De son côté, le ministère public n’a pas manqué de rappeler au tribunal correctionnel que les prévenus ont imité la signature d’anciens présidents des tribunaux de Franceville, Makokou et Libreville, ainsi que celles de l’ex-ministre de la Justice et du Président de la République. Au regard de leur complicité présumée, il a été sollicité à l’encontre des ressortissants Libanais une condamnation à 10 ans de prison ferme pour chacun, avec interdiction de séjour de 10 ans au Gabon.

Après avoir entendu toutes les parties, le tribunal de céans les a renvoyées au jeudi 27 janvier prochain pour la sentence. Avec, sur sa table une interrogation fondamentale : aura-t-il la présence d’esprit pour démêler le vrai du faux ?



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