Port d’Owendo : La ‘’Caverne d’Ali Baba’’ du DG Douanes ? | Gabonreview.com
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Délivrance des Bons à enlever provisoires (BAEP), pourtant interdits pour l’optimisation des ressources de l’Etat, glissements tarifaires, minoration de la valeur des marchandises… Au Port d’Owendo, tout semble bien orchestré pour les sorties frauduleuses des marchandises. Depuis l’arrivée du nouveau directeur général des Douanes gabonaises, les pratiques illicites qui font perdre à l’Etat des centaines de millions se conjuguant au pluriel. Le port d’Owendo serait vraisemblablement sa caverne d’Ali Baba. Boris Atchougou Admina se vante d’apporter l’argent recueilli un membre très influent de la présidence gabonaise. Et l’orthodoxie financière chère à Ali Bongo ?
Au port d’Owendo, des sorties de marchandises conteneurisées fleureraient des centaines de millions perdus par l’Etat gabonais. Dans les salons feutrés, plusieurs douaniers ronchonnent depuis la prise de fonction du directeur général (DG) des Douanes gabonaises, Boris Atchougou Admina. «Impassible et hautain, il n’en fait qu’à sa tête», murmurent-ils. Ayant pris ses fonctions en octobre dernier, il avait pour mission de mobiliser au moins 102 milliards de francs CFA au 4e trimestre 2020. Si jusqu’à présent rien n’a vraiment filtré sur l’atteinte ou pas de cet objectif, le nouveau DG a d’autres défis, au regard des témoignages et de la tonne de documents à preuve fournis à Gabonreview par bien de transitaires, de douaniers et d’importateurs mécontents. Parmi ces documents, la délivrance des Bons à enlever provisoires (BAEP) sur lesquels sont apposés sa signature et son cachet.
Délivrance des BAEP : une pratique pourtant interdite
En 2000, à travers la circulaire N°000451/MEFBP/CAB portant optimisation des recettes douanières, le ministre de l’Économie et des finances Émile Doumba, interdisait de nombreuses pratiques de facilitation ayant occasionné d’importantes pertes de recettes douanières au Trésor public. Après Doumba, Magloire Ngambia avait interdit les mêmes pratiques.
Entre autres, les abattements des valeurs sans base légale, l’enlèvement des marchandises à l’aide des BAEP, ou encore l’enlèvement, par paiement au comptant, des marchandises déclarées avant paiement intégral des droits et taxes exigibles. Fort de cela, Régis Immongault également avait interdit les abattements, pour mettre un terme aux pratiques de capitalisation des douaniers. Or, depuis son arrivée à la tête de la DG Douanes, Boris Atchougou Admina s’y adonne avec le concours du chef du bureau 110 (CB110) et du chef de brigade d’Owendo, selon les témoignages aussi nombreux que récurrents des transitaires et importateurs floués.
Le modus operandi ? Sur une déclaration tirée en bonne et due forme du logiciel Sydonia world (nouveau système de dédouanement de marchandises déployé en janvier 2020 pour optimiser le fonctionnement des services douaniers au Gabon), Boris Atchougou Admina appose la mention ‘’Accord BEAP’’ puis l’envoie au CB110 qui, à son tour, le fait suivre au chef de brigade qui, pour sa part, autorise la sortie de la marchandise avec des instructions pour que les douaniers laissent passer la marchandise. Une sortie d’ailleurs escortée par ‘’la surveillance’’ qui, généralement, encaisse 3 millions de francs CFA par container.
Des déclarations qui en disent long…
Parvenus à la rédaction de Gabonreview et tirés de Sydonia world, certains documents n’en n’ont que plus de pouvoir évocateur. Parmi eux, une déclaration de deux excavateurs Volvo EC29BLC pour l’entreprise HMGS et sur laquelle, le DG Douanes a apposé, le 24 février dernier, la mention «Accord BEAP à régulariser sous huitaine». S’il est à noter que jusqu’au 1er juin, cette déclaration n’était toujours pas liquidée en machine (ordinateur), la valeur de ces marchandises, par ailleurs enlevées à la suite d’un paiement au comptant, a été largement minorée. Conteneurisés à 58 000 dollars d’après le système électronique de suivi des cargaisons (BITC), les Douanes gabonaises l’ont déclaré à 32 000 dollars – quand bien-même dès le départ, assurent certains « connaisseurs« , la facture est minorée – et ont facturé le dédouanement à 11.851.864 de francs CFA. Le hic ? La différence entre la valeur du BITC et la déclaration en Douane.
Alors que l’on note que ces machines ayant en général 40 ans de fonctionnement ont été déclarées bien en dessous du prix d’achat réel, certains douaniers expliquent la manigance. «Généralement, si la marchandise vaut 70 millions, l’opérateur économique propose par exemple 40 millions en cash, qui vont dans les poches du DG et sa suite. D’où ces BAEP gérés par le trio pour éviter d’éveiller tout soupçon», confient-ils. Ce qui explique qu’au 1er juin, la déclaration, censée être liquidée sous huitaine ne l’était toujours pas. Les sorties frauduleuses des marchandises seraient une pratique courante expliquant d’ailleurs le fait que les douaniers s’enrichissent trop et très rapidement. Vraisemblablement cela constitue une caverne d’Ali Baba pour le DG Douanes et ses compères qui feraient volontairement mal leur travail.
De l’argent pour le palais présidentiel ?
Selon des douaniers exacerbés, les opérateurs qui choisissent ce pivot ne régularisent finalement pas leur situation estimant que le dessous de table en fait foi. En fin d’année ou alertés, les douaniers impliqués dans la supercherie écrasent (effacent) les documents dans le système informatique pour ne pas laisser de trace. Conséquence : l’argent censé être payé n’est pas recouvré par le Trésor public. Ce qui fait perdre à l’Etat des centaines de millions de francs CFA. «Le comble c’est que le DG se vante d’amener cet argent au Palais, notamment à une personnalité très influente du cercle présidentiel», révèlent ces douaniers qui ajoutent que Boris Atchougou Admina se flatte d’être l’ami de la personnalité centrale du palais présidentiel. Ce qui lui donnerait le droit d’agir contrairement aux principes établis.
De quoi se demander si le chef de la Task force sur la dette intérieure, qui a permis à l’Etat de récupérer plusieurs milliards de francs CFA, est au fait de ces manigances qui intègrent tout aussi, des glissements tarifaires. Cette pratique est simple au regard de la dzescripyion qui en est faite par de nombreux acteurs du port d’Owendo et de l’aéroport de Libreville : avec un transitaire, le trio approuve le changement de dénomination des marchandises ou feint d’ignorer la marchandise à taxer, moyennant un per diem. «Exemple, un opérateur importe de l’alcool, il déclare du riz sachant que le riz n’est pas très taxé. Derrière la supercherie, un montant est payé au trio», explique un importateur en ayant marre des «sauf-conduits» de certains opérateurs de son secteur. Pour sûr, si de limiers de la Cour des comptes ou du ministère de l’Économie allaient regarder du côté du Chef de bureau (CB) d’Owendo, ils édifieraient mieux l’opinion à l’heure où, le Premier ministre dit «compter sur les médias pour dénoncer tous cas avéré de corruption».
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