Gabon / Sida : nouvelle rupture de stocks d’antirétroviraux | Gabonreview.com

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Trop focus sur le Covid-19 qui n’a fait que 301 décès en 3 ans, les autorités sanitaires du Gabon abandonnent le Sida qui a fait 1100 morts durant la seule année 2019. Les personnes vivant avec le VIH/Sida sont confrontées, depuis quelques semaines à une rupture de stock d’ARV. Le cri d’alarme des patients et des ONG.

Lutte contre le Covid-19 ou pas, les ruptures de stocks d’ARV sont littéralement devenues cycliques au Gabon. © Gabonreview

 

Alors que le pays dispose d’un Programme national de lutte contre le VIH/Sida, cette maladie n’a pas moins fait 1100 morts au Gabon en 2019. Aucune commune mesure avec les 300 morts du Covid-19 depuis bientôt 3 ans. Autrement dit, le Sida tue normalement plus que le Covid-19. Vraisemblablement, le ministre de la Santé n’en a cure. Une seule maladie compte et existe pour lui : la pandémie à la mode. « Le Sida ne lui permet pas de s’enrichir. Il ne s’occupe que de la Covid qui lui permet de s’en mettre plein les poches ! », vocifère une Gabonaise désabusée ayant tout simplement voulu connaitre son statut sérologique.

Le Gabon enregistre en effet une nouvelle fois une rupture de son stock de traitements antirétroviraux (ARV), destinés à soigner les personnes vivant avec le VIH/Sida. Présidente de l’Association nationale des droits des PVVIH du Gabon (Anad-Gabon), Nathalie Bikene Bidzang, qui s’est personnellement rendue à l’infectiologie, confirme la rupture des ARV «sur l’ensemble du territoire national.» Une information qu’elle tient de 7 médecins chefs et de nombreuses personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH) suivies dans les 10 Centres de traitement ambulatoire (CTA) des provinces.

Discrimination sournoise

Pour la présidente de l’Anad-Gabon, l’impact de la pandémie de la Covid-19 est à l’origine de cette rupture. «Avec leur affaire d’unité de compte secours, les fonds destinés aux activités liées à la riposte au VIH Sida ont été octroyés aux plus pressés, c’est-à-dire aux activités de lutte contre la Covid-19 au sein des communautés les plus touchées, laissant ainsi les PVVIH à leur propre sort.» Le leader associatif parle de discrimination sournoise. Pour elle, la stratégie gouvernementale de lutte contre le Covid-19, notamment le couvre-feu, ont entrainé une montée vertigineuse du chômage, avec son cortège de conséquences. « Du coup, les PVVIH ont été les plus touchées car étant déjà fragiles et vulnérables. Le gouvernement se préoccupait de plus en plus de la nouvelle pandémie tendant à oublier ou négliger la riposte au VIH Sida. Les PVVIH sont devenues des laissées pour compte », explique et regrette-t-elle.

Lutte contre le Covid-19 ou pas, les ruptures de stocks d’ARV sont littéralement devenues saisonnières au Gabon. En 2016, le pays en avait enregistré sur plusieurs semaines. En 2019, une autre rupture d’antirétroviraux avait même amené la RDC à secourir le Gabon. Transmis alors par la Cour des comptes au gouvernement, un rapport d’audit des dépenses relatives à la lutte contre le VIH/Sida et le paludisme, sur la période 2000-2014, pointait le mauvais usage des crédits alloués à ces deux maladies.

Vers une marche pacifique ?

Selon des chiffres de l’Onusida Gabon datant de juin 2018, 56 000 personnes sont infectées par le VIH, dont 34 000 sous traitements antirétroviraux. On est tout de même loin des 46 000 testés positifs au Covid – avec seulement en trois ans, 4700 cas réellement actifs – en plus de deux ans au Gabon. Le ministère de la Santé devrait revenir à la lucidité, sortir de sa berlue supposée causée par l’argent engrangé avec le Coronavirus et mettre l’accent sur les vraies priorités sanitaires du pays. « Il est inadmissible que des personnes vivant avec le VIH soient privées de médicament », s’indignait déjà, en mars 2019, Guy René Mombo Lembomba, le président de l’ONG GFAN Gabon.

L’Anad-Gabon et certains malades ont adressé une lettre d’information au ministère de la Santé. A ce jour, la position de la tutelle reste inconnue. Exaspérée, Nathalie Bikene note que le ministre de la Santé est dans la logique publicitaire d’Orangina : secouez-moi, secouez-moi ! Pour elle, «les membres du gouvernement aiment la publicité de l’Orangina : toujours secouer avant de consommer. Nous pensons que les PVVIH doivent faire une marche pacifique pour faire revenir les ARV



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